- Aide humanitaire de l'UE à la RCA et à la Somalie
- PANA, Bruxelles (Belgique) - 18 juillet 2001-
Vive tension à la frontière Rd-Congo - Centrafrique- Source: L'Avenir, Kinshasa, 18 juillet 2001Aide humanitaire de l'UE à la RCA et à la Somalie
L'Union européenne a décidé d'accorder des aides humanitaires à la République centrafricaine et à la Somalie, indique un communiqué rendu public mercredi à Bruxelles.
D'un montant de 1 million d'Euros (1 = 0,86 dollar US), l'aide humanitaire d'urgence octroyée à la République centrafricaine doit permettre de porter assistance à près de 80 000 Banguissois ayant quitté leurs habitations à la suite de la tentative de coup d'Etat du 28 mai dernier, précise le communiqué.
Les crédits de l'Union européenne doivent notamment servir à la reconstruction des habitations des quartiers sud-ouest et sud-est de la capitale, les plus touchés par la fureur des combats consécutifs à la tentative de coup d'Etat.
Les fonds d'aide octroyés par Bruxelles sont également destinés aux secteurs de l'alimentation, de la santé. En outre, ils serviront à la distribution des biens de première nécessité aux populations dans le besoin.
Le communiqué ajoute que la population vulnérable ciblée par cette intervention est composée des enfants de moins de 10 ans, des femmes allaitant ou enceintes ainsi que les personnes âgées ou handicapées.
Pour sa part, la Somalie va recevoir de l'Union européenne une aide humanitaire d'un montant de 1,7 million d'Euros, aide destinée à un population estimée à 500 000 personnes dans les régions de Aideed, Quanyare, MusaSudi et Atto.
Selon les rapports des ONG opérant dans le pays, l'insécurité permanente a engendré des besoins humanitaires urgents dans les secteurs fondamentaux de la santé, l'alimentation, l'eau et les équipements sanitaires.
Dans ces régions, 30 pour cent seulement de la population a accès à l'eau potable. Les villageois doivent marcher plus de 20 Km par jour pour accéder à l'eau potable. Les taux de malnutrition varient entre 20 et 40 pour cent dans l'ensemble du pays par ailleurs affecté par le choléra, la tuberculose, la malaria, et autres maladies transmissibles.
Cette intervention de l'Union européenne est programmée pour une durée de 12 mois.
Une délégation de la FIDH reçue par le président Patassé à Bangui
Une délégation de la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), venue à Bangui pour enquêter sur les exactions commises pendant le coup d'Etat manqué du 28 mai, a été reçue mardi par le président Ange-Félix Patassé, a rapporté mercredi la radio nationale.
Cette délégation, qui doit rester une semaine dans la capitale centrafricaine, devrait permettre d'"éclaircir" la situation des droits de l'Homme, a estimé le chef de l'Etat au cours de cette rencontre.
L'entretien a donné l'occasion au président Patassé de démentir une nouvelle fois les nombreuses rumeurs qui ont circulé dans Bangui à propos d'exactions ou même d'exécutions sommaires visant la population civile, et en particulier les membres de l'ethnie yakoma.
L'ex-général André Kolingba, qui a revendiqué la tentative de putsch, est membre de cette ethnie.
M. Patassé a notamment rapporté le cas d'un prêtre qui avait indiqué à une agence de presse l'existence dans le nord de Bangui, réputé fidèle au chef de l'Etat, de deux "abattoirs" où des Yakomas auraient été assassinés.
"Est-ce le rôle d'un curé que de dire des mensonges ?", s'est interrogé le président, qui a indiqué avoir demandé aux forces de l'ordre d'arrêter le prêtre.
Le chef de l'Etat a par ailleurs évoqué le cas du député Joseph Pingama, membre du Rassemblement démocratique centrafricain (RDC) de l'ex-général Kolingba, qui se trouve aujourd'hui en fuite et au domicile duquel les forces de l'ordre auraient découvert des "documents compromettants".
Les enquêteurs auraient notamment trouvé dans une des mallettes du député une lettre adressée à un officier centrafricain lui demandant d'exécuter "164 personnes", a indiqué M. Patassé sans plus de précisions.
Le chef de l'Etat n'a en revanche pas donné d'explications sur la mort d'un autre député RDC, Théophile Touba, assassiné par des inconnus quelques jours après la tentative de coup d'Etat.
Le putsch manqué du 28 mai et les dix jours de combats qui ont suivi ont fait 59 morts, selon un bilan officiel, plus selon des témoignages.
Près de 40 policiers sanctionnés pour "désertion" pendant le putsch manqué
Près de 40 policiers centrafricains ont été suspendus de leurs fonctions et privés de solde pendant trois mois, a-t-on appris mercredi de source officielle.
Ces policiers, accusés de "désertion en temps de guerre" et "abandon de poste" pendant la tentative de coup d'Etat du 28 mai, seront en outre "traduits devant le Conseil supérieur de la fonction publique" pour répondre des mêmes actes, a précisé la radio nationale centrafricaine en citant une décision du ministre de l'Intérieur, Théodore Bikoo.
La plupart des déserteurs, qui ont abandonné leur poste depuis le 28 mai des noms à consonance yakoma, l'ethnie à laquelle appartient l'ex-général André Kolingba qui a revendiqué la tentative de putsch.
Ces policiers "déserteurs", qui craignent pour leur sécurité en raison de leur appartenance ethnique, se sont réfugiés en République démocratique du Congo (RDC), au Congo-Brazzaville ou même à l'ambassade de France à Bangui, affirment leurs proches.
L'état-major des Forces armées centrafricaines (FACA) a récemment rendu publique une liste de quelque 200 militaires considérés comme déserteurs pour ne pas s'être présentés aux contrôles physiques réalisés au mois de juin.
Plus d'un millier de Centrafricains réfugiés au nord du Congo
Plus d'un millier de Centrafricains sont réfugiés au nord Congo, après l'échec de la tentative du coup d'Etat de Bangui contre le président Patassé, a annoncé mercredi l'hebdomadaire indépendant Tam-Tam d'Afrique paraissant à Brazzaville.
Selon le journal, ces Centrafricains fuyant les exactions qui ont suivi les évènements du 28 mai sont pour la plupart membres de l'ethnie Yakoma à laquelle appartient l'ancien président André Kolingba auteur présumé de la tentative de coup d'Etat.
Parmi eux figurent 16 enfants et membres de la famille de M. Kolingba, dont son épouse Mireille Kolingba ajoute le journal.
Tam-Tam d'Afrique publie dans ses colonnes un long reportage sur la présence des Centrafricains à Impfondo et Bétou, dans la région Likouala (900km au nord de Brazzaville) et indique que nombreux ceux qui se sont réfugiés dans des villages ou des campements en bordure du fleuve Oubangui.
D'après des témoignages recueillis par Tam-Tam d'Afrique auprès des réfugiés, les membres de l'ethnie Yakoma continuent de faire l'objet d'exactions diverses à Bangui et ses environs.
Mardi 17 juillet, le gouvernement centrafricain a décidé la fermeture de ses frontières avec la République démocratique du Congo (RDC).
Le ministre de l'Intérieur, Théodore Bikoo, qui en a fait l'annonce dans un communiqué lu à la radio-télévision nationale a précisé à l'AFP que la mesure était sécuritaire, destinée à "essayer de contrôler la circulation des personnes et des biens" entre les deux pays.
La RCA ferme ses frontières avec la République démocratique du Congo
Le gouvernement centrafricain a décidé mardi la fermeture de ses frontières avec la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué lu à la radio-télévision nationale.
Le ministère n'a donné aucune précision concernant cette décision, mais le ministre de l'Intérieur Théodore Bikoo, joint par téléphone par l'AFP, a précisé que la mesure était destinée à "essayer de contrôler la circulation des personnes et des biens" entre les deux pays.
"Il s'agit de raisons d'ordre sécuritaire", a-t-il souligné.
La fermeture de la frontière entre les deux pays, longue de plus de 1.000 km, "n'est pas complète", a ajouté M. Bikoo tout en indiquant que "ceux qui sont munis d'autorisations spéciales d'entrée et de sortie peuvent circuler sans problème"
Cette fermeture intervient moins de deux mois après la tentative de coup d'Etat menée le 28 mai contre l'actuel président centrafricain Ange-Félix Patassé, qui avait alors reçu le soutien armé de son voisin le Mouvement de libération du Congo-Kinshasa (MLC).
Le MLC, dirigé par Jean-Pierre Bemba et qui contrôle la province de l'Equateur (nord de la RDC), frontalière avec la Centrafrique, avait été alors accusé d'avoir pratiqué des "pillages" à Bangui dans le cadre de ses opérations d'appui à la restauration de l'ordre constitutionnel.
En outre, de nombreux membres de l'ethnie Yakoma, dont fait partie l'auteur désigné par Bangui de ce putsch manqué, l'ex-président André Kolingba, ont fui en RDC après la reprise en mains de la capitale par les Forces armées centrafricaines (FACA).</font
Près de 50 douaniers placés en détention pour "corruption" à Bangui
Près de 50 fonctionnaires des douanes centrafricaines, soupçonnés d'avoir participé au dédouanement illicite de plus de 6OO véhicules, ont été placés en détention pour "faux et usage de faux" et "corruption" a-t-on appris lundi de source judiciaire.
"Excepté le directeur général, tous les autres responsables, notamment des directeurs, chefs de service, receveurs, sont actuellement en détention préventive dans le cadre de l'enquête confiée au procureur de la République près le tribunal de grande instance de Bangui", a affirmé à l'AFP un officier de police judiciaire ayant requis l'anonymat.
"Nous avons déjà procédé à 8O auditions", a ajouté ce dernier, précisant que l'enquête avait été retardée par le coup d'Etat manqué du 28 mai dernier.
Une dizaine de douaniers déjà placés à ce moment en détention ont même été libérés par les putschistes qui les ont laissés fuir vers Zongo, en République démocratique du Congo (RDC) voisine, ou au Congo-Brazzaville, a affirmé ce policier.
Les fonctionnaires des douanes actuellement en prison seront jugés dans les semaines à venir, a-t-il précisé.
Ces derniers ont été pour la plupart arrêtés à la suite d'une plainte contre "X" déposée au mois d'avril par le directeur général des douanes, le général Maurice Régonessa, à propos du dédouanement "illicite" de 632 véhicules importés de Belgique.
Cette affaire a éclaté alors que les régies financières de l'Etat semblent être dans le collimateur des autorités du pays depuis plusieurs mois en raison de rentrées d'argent insuffisantes.
Le 1er décembre 2000, lors d'une cérémonie pour la fête nationale, le chef de l'Etat Ange-Félix Patassé s'en était pris violemment aux douaniers en s'interrogeant publiquement sur l'origine de leur patrimoine immobilier, et notamment leurs nombreuses villas.
"L'enquête, qui touche également la fortune des douaniers, a révélé que des sommes colossales, ne pouvant être obtenues à partir des salaires des intéressés, sont disponibles sur (leurs) comptes bancaires", a indiqué sur ce sujet l'officier de police judiciaire.