Bossongoa est une ville moribonde, selon ses habitants en fuite
BANGUI, 5 jan (AFP) - 13h59 - Bossangoa, ville occupée depuis novembre par les partisans du général en exil François Bozizé, "est une ville moribonde", ont écrit ses habitants réfugiés à Bangui dans une correspondance aux autorités centrafricaines.
"Aujourd'hui, Bossangoa est une ville moribonde. Des tombes sont profanées, des infrastructures scolaires et administratives sont pillées, saccagées", l'usine de la localité "pillée et détruite, les machines, les camions emportés au Tchad", affirment ses habitants dans leur correspondance lue à la radio nationale et à la télévision à plusieurs reprises ce weekend.
"Les fils et filles de Bossangoa sont assassinés sans raison aucune, ou brûlés vifs. Des personnes âgées, des adolescentes, filles et fillettes sont violées. Les hommes d'Eglise tués ou pourchassés", ajoutent ces déplacés qui ont fui Bossangoa située à 3O5 km au nord de Bangui.
Les rebelles de l'ancien chef d'état-major centrafricain occupent désormais une bonne partie du nord de la République centrafricaine (RCA) après leur tentative de coup d'Etat du 25 octobre contre le président Ange-Félix Patassé, dont la préfecture de Bossangoa, la ville natale du général Bozizé, entré en rébellion en novembre 2001 contre le régime du président Ange-Félix Patassé.
"Nous, fils et filles de Bossangoa déplacés à Bangui, sommes particulièrement angoissés et troublés de voir s'abattre sur la terre de nos ancêtres un déluge d'armes de tous calibres des terroristes Zaghawas de (président tchadien Idriss) Déby, avec la complicité de nos propres fils et leur chef incontesté (François) Bozizé", écrivent ces derniers.
"Quel péché avons-nous commis pour mériter un tel triste sort?", s'interrogent les signataires de la lettre selon lesquels, après l'échec de la tentative de coup d'Etat du 25 octobre, les partisans du général Bozizé se sont déguisés en "pillards", saccageant "les villes de Kabo, Kaga-Bandoro, Sibut, Dékoa, Damara, Bambari, et ensuite Paoua et Bozoum".
Les habitants lancent enfin un appel aux autorités centrafricaines, à la Ligue centrafricaine des droits de l'Homme dont ils s'indignent du mutisme, et à la communauté internationale pour demander des actions en faveur de la population de Bossangoa.
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