Maï OLLIVIER et sa sensibilité face à l'art contemporain
Résidence d'artistes en pleine forêt de Centrafrique
La galerie Maï Ollivier se veut un espace ouvert aux sensibilités africaines contemporaines, sans oublier toutes réalisations qui s'assemblent ou se ressemblent pour déboucher sur une symbiose. Au gré des visites à la galerie ou au cours d'une rencontre dans une manifestation éclatée (hors galerie Maï Ollivier), l'on peut voir, toucher des objets surprenants : du sable sur des nattes en raphia tressées, des bouts de papiers, des morceaux de cartons ou de la ferraille travaillés, des photographies, des reproductions d'objets en miniatures ou en vraies grandeurs... Par moments, on se frotte les yeux pour mieux voir un objet exposé dans un coin : insolite ? souvenir enfoui dans la mémoire ?
Maï Ollivier voyage beaucoup : soit à travers les villes, les campagnes, les forêts denses chez les Pygmées, soit sur les cours d'eau d'Afrique comme l'Oubangui, l'Ouellé. Elle a besoin d'être en contact avec les choses pour mieux les sentir et pouvoir présenter aux autres à son tour. Elle cherche constamment à dénicher l'oiseau rare ou méconnu...
Cette chercheuse de talents se présente ainsi :
"Portée par l'enthousiasme et la curiosité depuis l'ouverture de ma première galerie (Art en tête 93), je vais au-devant de l'art contemporain non officiel et des Artistes (marginalisés par l'Art Contemporain officiel) avec un éclectisme aventureux qui dérange.
Je déteste ce qui s'impose trop vite. Ce qui plaît d'emblée et forcément complaisant, et, dans la complaisance, je pressens une opportunité qui ne peut être que négative (qui me dégoûte ou répugne)."
(13 juin 2000)
<< Créer une résidence d'artistes en plein coeur de la forêt vierge : un pari novateur, tenu grâce au concours de multiples partenaires, aussi bien institutionnels que privés. Le concept artistique sous-jacent est de faire travailler ensemble artistes africains et occidentaux puis d'exposer leurs oeuvres en Afrique.
Pour cette innovation, huit artistes de nationalités différentes ont osé l'aventure: Samuel Fosso, photographe centrafricain d'origine camerounaise, Etienne Jacobée et Jean Lamore des sculpteurs français (1), Siaké Mafoi et Ernest Wengaï des plasticiens centrafricains, Salifou Lindou et Joël Mpah Dooh des peintres camerounais et un autre peintre Oreste Zevola, Italien. Ils se sont envolés le 4 janvier dernier pour Salo.
Salo, village "sauvage" situé à l'extrême sud-ouest de la République centrafricaine à quatre cent cinquante km de Bangui, aux confins du Congo et du Cameroun:le fin fond de la forêt primaire de la Sangha M'baéré. Les conditions de vie étaient donc rudes: pas d'eau courante, pasd'électricité, et un environnement parfois hostile. Malgré tout pendant vingt jours, avec le concours logistique de la société Sesam, les huits hommes ont confronté leurs différents courants artistiques afin de créer de nouvelles oeuvres, fortes et cohérentes. La nature des matériaux utilisés a compté pour beaucoup dans l'originalité du concept : bois, mousse, paille, terre, bref tous les trésors dont l'environnement naturel regorge ont été mis à contribution.
Les créations, étonnament harmonieuses entre elles, ont été inaugurées le mercredi 26 janvier en présence de personnalité dont la ministre centrafricaine de la culture, Mme Songomali, le ministre français de la coopération,Mr. Charles Josselin, le directeur du centre culturel français de Bangui, Mr.Pierre Boitier. Les nombreux sponsors du projet ont accueilli cet ensemble artistique avec tant d'enthousiasme qu'il est question de faire vivre cette résidence de façon permanente.
Il est possible de voir les oeuvres nées de cette première collaboration puisqu'elles seront exposées à Douala, à la galerie Man en avril et mai 2000, puis à Paris, à la galerie de Maï Olliver, en Juin et Juillet. (2) >>.
Précision 1 : Etienne Jacobée est sculpteur français et Jean Lamore sculpteur américain.
Précision 2 :
- pour la galerie Man à Douala, l'exposition se fera en fin juin 2000 (et non mai 2000);
- par contre, il ne s'agira pas de Paris pour la galerie Maï Ollivier, mais plutôt de Lille dans le cadre de la manifestation d'Art Contemporain Africain et de la Mission 2000, de septembre à décembre 2000.
Galerie Maï Ollivier 50, rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie 75004 Paris
Tél : 01.48.04.09.60; Fax : 01 48 04 89 66