ABIDJAN, 19 sept (AFP) - 22h00 - Les combats jeudi en Côte d'Ivoire ont fait au moins 80 morts et 150 blessés parmi les forces loyalistes, a indiqué une source militaire ivoirienne, tandis qu'un journaliste de l'AFP a dénombré au moins 25 cadavres de personnes présentées comme des assaillants.
Un précédent bilan fourni par la même source en milieu de journée mentionnait une dizaine de morts parmi les forces de sécurité restées fidèles au président Laurent Gbagbo.
"Il y a eu entre 80 et 90 militaires et gendarmes loyalistes tués aux cours des affrontements et 150 blessés", a précisé cette source indiquant que le bilan pouvait encore s'alourdir.
Un journaliste de l'AFP qui a circulé jeudi à Abidjan, la capitale économique ivoirienne, a par ailleurs dénombré au moins 25 cadavres de personnes présentées par les autorités et les civils comme des assaillants.
Ces cadavres se trouvaient particulièrement dans le quartier du boulevard François Mitterrand, dans le quartier résidentiel de Cocody, autour du camp de gendarmerie d'Agban et sur le boulevard lagunaire.
Des militaires et des gendarmes blessés ont été transporté, parfois dans des taxis réquisitionnés, dans différents centres hospitaliers de la capitale.
Plusieurs civils ont également trouvé la morts dans les affrontements, a constaté l'AFP, dont un musicien connu dans le pays, Marcellin Yacé.
Un officier de la FIRPAC, (Force d'intervention rapide des parachutistes commandos) a affirmé à l'AFP que des opérations de ratissage avaient lieu dans toutes les communes de la ville d'Abidjan.
De nombreux soldats, gendarmes et policiers étaient jeudi soir peu avant 20H00 GMT déployés autour des bâtiments stratégiques comme la présidence et la Primature, les locaux de la Radio-Télévision et la résidence du président Laurent Gbagbo, voisine de la résidence de l'ambassadeur de France.
"On estime à cinq ou six cents le nombres des assaillants à Abidjan qui ont attaqué en plusieurs vagues. Ils étaient équipés de fusils d'assaut AK-47, de mitrailleuses lourdes T-38 et d'armes anti-char", a précisé une source militaire contacté par l'AFP par téléphone.
Selon la même source, le chef d'Etat Major des Forces armées nationales de Côte d'Ivoire (FANCI), le général Mathias Doué est "introuvable depuis ce matin".
Le gouvernement a instauré dès jeudi soir un couvre-feu de 18H00 à 08H00 sur l'ensemble du territoire ivoirien. M. Kouassi a précisé que cette mesure serait valable jusqu'au mardi 24 septembre.
Quelques tirs sporadiques étaient encore audibles dans la soirée vers 20h00 locale et GMT.
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