Nouvelles attaques meutrières ce mardi 6 août 2002  à la frontières tchado-centrafricaine


Regain de tension à la frontière entre les deux pays

LIBREVILLE, 6 août (AFP) - 21h00 - Des incidents armés, qui se seraient soldés par une vingtaine de morts, se sont déroulés mardi à la frontière entre le Tchad et la République centrafricaine (RCA), relançant la tension entre les deux pays à quelques jours d'un sommet tripartite prévu à Khartoum (Soudan).

Bangui et N'Djamena s'accusent mutuellement d'agression, les Centrafricains reprochant même aux militaires tchadiens d'avoir pénétré jusqu'à une quinzaine de km à l'intérieur de leur territoire.

En revanche, selon les militaires tchadiens, une de leurs positions, située dans la localité frontalière de Sido, en territoire tchadien, a été attaquée par des "hommes non identifiés".

Les combats, selon ces sources militaires tchadiennes, se sont soldés par la mort de deux soldats tchadiens et de vingt assaillants, tandis qu'une dizaine de ces derniers étaient faits prisonniers. Aucun bilan n'a été donné côté centrafricain.

Le gouvernement tchadien a qualifié les assaillants de "mercenaires non encore identifiés" et a affirmé qu'"après leur forfait", ils avaient regagné la RCA.

"Contrairement à ce qu'affirme le Tchad (...), ce sont les forces tchadiennes qui ont attaqué les Forces armées centrafricaines (FACA), en particulier à Moyenne-Sido", une localité située en territoire centrafricain, a assuré, sous le couvert de l'anonymat, une source officielle centrafricaine, contactée par téléphone depuis Libreville.

"Les forces tchadiennes ont pénétré jusqu'à une quinzaine de kilomètres à l'intérieur du territoire centrafricain et les FACA se sont employées à les refouler jusqu'à la frontière", a ajouté cette source, sans pouvoir indiquer avec certitude si les militaires tchadiens avaient tous regagné le Tchad.

Ce regain de tension intervient à quelques jours d'un sommet Tchad-RCA-Soudan, axé sur les problèmes frontaliers entre ces trois pays.

A l'instar du nord du pays, la région orientale de la RCA est difficilement contrôlée par Bangui, et est une terre de prédilection pour des braconniers soudanais. Des incidents entre civils avaient faits plusieurs dizaines de morts il y a quelques semaines.

Evoquant la prochaine rencontre de Khartoum, le gouvernement tchadien, se référant aux incidents de mardi, a déploré "ces agissements qui surviennent à quelques jours seulement du sommet de Khartoum sur la sécurité le long des frontières".

Récurrents depuis plus d'un an, les problèmes frontaliers entre le Tchad et la RCA avaient semblé en voie d'apaisement lors de la visite à N'Djamena, le 10 avril, du président centrafricain, Ange-Félix Patassé.

Son homologue tchadien, Idriss Deby, avait lui-même assuré, à l'instar du chef de l'Etat centrafricain, que "tout malentendu était dissipé".

La frontière tchado-centrafricaine a été le théâtre de vives tensions en novembre et décembre 2001, après la fuite dans le sud du Tchad de l'ancien chef d'état-major de l'armée centrafricaine, le général François Bozizé, et de ses partisans armés, accusés par Bangui d'avoir fomenté un coup d'Etat.

De son côté, la Centrafrique abrite depuis le coup d'Etat manqué du 28 mai 2001, un contingent militaire dépêché par la Libye, pays voisin avec lequel le Tchad entretient de complexes relations historiques.

Les autorités tchadiennes se sont aussi plaintes à plusieurs reprises depuis le début de l'année des exactions commises au nord de la RCA contre des Tchadiens par Abdoulaye Miskine, qu'elles considèrent comme un ancien lieutenant du défunt rebelle tchadien, Laokin Bardé.

Abdoulaye Miskine est en revanche considéré comme Centrafricain par les autorités de Bangui et a le grade de colonel dans l'armée centrafricaine.

Fin juin, les autorités tchadiennes avaient accusé M. Miskine et ses hommes d'avoir exécuté cinq ressortissants tchadiens dans deux villages du nord de la Centrafrique.


Bangui accuse l'armée tchadienne d'avoir attaqué ses forces

LIBREVILLE, 6 août (AFP) - 20h14 - La République centrafricaine (RCA) a accusé l'armée tchadienne d'avoir attaqué mardi des positions des Forces armées centrafricaines (FACA), pénétrant jusqu'à une quinzaine de kilomètres en territoire centrafricain, a-t-on déclaré de source officielle.

"Contrairement à ce qu'affirme le Tchad, ce ne sont pas des gens de chez nous qui ont attaqué. Ce sont les forces tchadiennes qui ont attaqué les FACA, en particulier à Moyenne-Sido", une localité située en territoire centrafricain, a assuré, sous couvert de l'anonymat, cette source autorisée contactée par téléphone depuis Libreville.

"Les forces tchadiennes ont pénétré jusqu'à une quinzaine de kilomètres à l'intérieur du territoire centrafricain et les FACA se sont employées à les refouler jusqu'à la frontière", a-t-on indiqué de même source, sans pouvoir indiquer avec certitude si les militaires tchadiens avaient tous regagné le Tchad.

Aucun bilan des combats n'était disponible mardi soir du côté centrafricain.

Des sources militaires tchadiennes avaient indiqué mardi après midi que vingt "mercenaires" et deux militaires tchadiens avaient été tués mardi lors de l'attaque par des hommes non-identifiés d'une position militaire tchadienne à la frontière tchado-centrafricaine.

Les militaires tchadiens ont également fait une dizaine de prisonniers parmi les assaillants, indiquait-on de mêmes sources.

Le ministre tchadien de la Communication a confirmé les combats, assurant qu'"après leur forfait, les assaillants sont repartis d'où ils sont venus".

"Le gouvernement déplore ces agissements qui surviennent à quelques jours seulement du sommet de Khartoum sur la sécurité le long des frontières" entre le Tchad, la RCA et le Soudan, ajoutait le ministre en précisant que le calme était revenu dans la région.

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Des incidents armés, qui se seraient soldés par une vingtaine de morts, se sont déroulés mardi à la frontière entre le Tchad et la République centrafricaine (RCA), relançant la tension entre les deux pays à quelques jours d'un sommet tripartite prévu à Khartoum (Soudan).
Desirey Minkoh.

Accrochage meutrier à frontalier Tchad-Centrafrique et début de ballet diplomatique


Actualité Centrafrique - Dossier 10