Les critiques du rapport d'Amnesty International publié le 12 juin par la présidence centrafricaine
La présidence
centrafricaine critique le rapport d'Amnesty International
Conférence de Presse du Porte-Parole de la Présidence
(Centrafrique-presse)
Les crises centrafricaines sont
fondamentalement politiques (13 juin 2002)
La présidence centrafricaine critique le rapport d'Amnesty International
AFP, Bangui, 2O juin 2002 - 17h35 - Le porte-parole de la présidence centrafricaine, Prosper N'Douba, a estimé jeudi à Bangui que les accusations contenues dans le rapport d'Amnesty International du 12 juin sur la Centrafrique étaient "légères, erronées, et dénuées de tout fondement"."Les autorités et le gouvernement centrafricain demandent à Amnesty International de leur communiquer la liste des réfugiés revenus au pays suite aux appels lancés par le président de la République et qui ont été arrêtés et mis en prison, ou sommairement exécutés", a déclaré M. Ndouba lors d'une conférence de presse.
Le rapport d'Amnesty a décrit dans son rapport une situation des droits de l'Homme précaire en Centrafrique depuis le putsch manqué du 28 mai 2001, indiquant notamment "qu'un certain nombre de réfugiés rentrés en Centrafrique ont ensuite été arrêtés pour participation au coup d'Etat".
Selon le porte-parole de la présidence, "Amnesty International dénature l'histoire de la RCA en parlant dans son rapport d'"Oubanguiens" (les ethnies riveraines du fleuves Oubangui) et de "Nordistes".
"C'est certainement sa manière de mieux préparer l'opinion à admettre l'existence de conflits à caractère ethniques en RCA", mais "la RCA n'a jamais connu de massacres, ni de génocide contre des ressortissants de quelque ethnie que ce soit".
Le coup d'Etat manqué de mai 2001 avait été perpétré par des militaires appartenant à l'ethnie minoritaire riveraine yakoma, dont de nombreux membres ont ensuite fui la capitale centrafricaine.
Le porte-parole du président Ange-Félix Patassé s'est également étonné du chiffre, avancé par Amnesty, de 80.000 personnes qui auraient fui le pays à cette occasion.
"Non seulement Amnesty International donne des chiffres fantaisistes et erronés, totalement différents de ceux publiés par les organismes spécialisés tel que le HCR, mais elle met ces mouvements de personnes sur le compte des autorités centrafricaines qui n'ont été que les victimes de la tentative de coup d'Etat et de ses principaux auteurs", a-t-il déclaré.
"Amnesty International, a ajouté M. N'Douba, cite des noms de personnes supposées avoir été exécutées lors de la tentative de coup d'Etat, dans une chronologie grossière et surprenante pour cette organisation qui a pourtant dépêché à Bangui une délégation de chercheurs censés recueillir des informations fiables".
1°) Amnesty international dénature lhistoire de la République centrafricaine en parlant dOubanguiens de Nordistes etc cest certainement sa manière de mieux préparer lopinion à admettre lexistence de conflits à caractère ethnique en République centrafricaine.
2°) Dans la quantification des personnes ayant fui le pays après la tentative de coup dEtat, non seulement Amnesty International donne des chiffres fantaisistes et erronés totalement différents de ceux publiés par les organismes spécialisés tels que le HCR, mais met ces mouvements de personnes sur le compte des autorités centrafricaines qui elles, nont été que les victimes de la tentative de coup dEtat.
3°) Parlant des exécutions sommaires et extrajudiciaires, Amnesty International cite pêle-mêle des noms de personnes supposées avoir été exécutées lors de la tentative de coup dEtat dans une chronologie si grossière et surprenante pour cette organisation qui a pourtant dépêché à Bangui une délégation de chercheurs censés recueillir des informations fiables. Manifestement il nen est rien ; Par exemple, le rapport fixe le décès du général François Ndjadder Bédaya au 6 juillet 2001 au lieu du 29 mai 2001, de même quil fait remonter au mois de juillet la mort du colonel Abel Abourou ainsi quil situe la mort du colonel Konzi au 28 mai 2001. Par ailleurs, plusieurs noms de personnes supposées exécutées sont cités sans que lon puisse les identifier comme étant des centrafricains.
4°) Les autorités centrafricaines demandent à Amnesty international de leur communiquer la liste des réfugiés revenus au pays suite aux appels quelles ont lancés et qui ont été arrêtées et mis en prison ou exécutés sommairement. Sagissant des agences onusiennes spécialisées qui travaillent en RCA, la communauté internationale sauf Amnesty International, leur sait gré des actes humanitaires quelles nont pas manqué de poser durant tous ces moments difficiles.
5°) Amnesty international devrait plutôt reconnaître ainsi que la fait la communauté internationale, le grand sens dhomme dEtat et son grand respect de la personne humaine du Président Ange Félix Patassé qui ont permis déviter à la République Centrafricaine de connaître une guerre civile et les pires violations de droits de lhomme souhaitées par André Kolingba et ses acolytes.
6°) La République centrafricaine ne peut que légitimement sétonner quAmnesty International fasse une critique aussi légère et sans fondement sur la justice centrafricaine qui a suffisamment fait ses preuves en Afrique tout entière et même en comparaison à certains pays dits avancés, membres des Nations-unies. Les autorités centrafricaines nont jamais commis de massacres ni de génocide contre quelque ethnie que ce soit. Amnesty international aurait dû demander à certains pays de refuser dabriter les personnes qui ont perpétré des atteintes graves et répétées contre des personnes et des biens et commis de graves violations de droits de lhomme. Alors que les investigations ont été menées et que la justice est en train de contribuer au rétablissement de la paix, elles appellent lattention de la communauté nationale et internationale sur les éventuelles conséquences fâcheuses de la publication aussi tardive dun tel rapport ( il paraît un an après les évènements ) qui vient raviver inutilement des plaies qui sont pourtant en voie de cicatrisation et des pages douloureuses que les Centrafricains dans leur grande majorité sefforcent doublier.
Enfin, ce nest pas sans arrière-pensée que ce moment est choisi pour publier ce rapport. Cest la volonté délibérée dAmnesty International de torpiller les négociations que la République Centrafricaine est en train de mener pour renouer avec la communauté financière internationale. Bangui le 20 juin 2002 Le Porte-Parole du Chef de lEtat Le responsable de la Prosper NDOUBA Djim-Arem MAÏTART Le Procureur Général près la Cour dAppel
Auteur : La Rédaction
Source : Rédaction Centrafrique-Presse [Edition du 21
juin 2002]