Le président Patassé décide de l'arrêt des poursuites judiciaires contre les auteurs de l'affaire Bozizé et qualifie l'enquête judiciaire "d'inopportune".

Début de décrispation dans l'affaire Bozizé-Patassé. Les deux hommes se connaissent bien : ils furent compagnons de route, collaborateurs de Jean-Bébel Bokassa, victimes de l'ancien président Kolingba. Ils connurent aussi l'exil.
L'ancien chef d'état-major attend voir publié le texte qui rapporte la décision de Patassé visant à le poursuivre devant les tribunaux, avant de s'engager dans la voie du retour au bercail. Un chat échaudé craint l'eau froide dit l'adage. Et la question de la présence militaire libyenne sur le sol centrafricain reste d'actualité.


Le général Bozizé réclame une amnistie avant tout retour en Centrafrique (26 déc. 2001)

M. Kadhafi salue l'arrêt des poursuites contre le général Bozizé (PANA, Tripoli, Libye,- 26 déc. 2001)

Le guide de la révolution libyenne, le colonel Mouammar Kadhafi, a salué la décision du président Ange-Félix Patassé d'amnistier l'ancien chef d'état-major de l'armée centrafricaine, le général François Bozizé, et ses partisans, la qualifiant de "décision responsable et courageuse".

Dans une déclaration diffusée mercredi par l'agence de presse libyenne JANA, le dirigeant libyen a indiqué que cette décision traduisait l'attachement du président Patassé à l'unité de son pays.

Il a ajouté que la décision allait contribuer certainement à consolider la stabilité dans ce pays africain et faire éviter des problèmes inutiles au moment où "nous édifions la grande Union africaine".

"Le président Ange-Félix Patassé a ainsi répondu aux appels de ses frères africains qui sont attachés à la stabilité et à la légitimité dans ce pays africain et au règlement des problèmes africains par les Africains eux-mêmes, loin de toute ingérence extérieure", a encore dit le colonel Mouammar Kadhafi.

Le guide de la révolution libyenne déploie depuis le putsch avorté du 28 mai dernier d'intenses efforts pour un règlement pacifique de la crise centrafricaine.

Cette crise a fait l'objet de deux mini-sommets africains, réunis dans le courant de ce mois à Khartoum et à Libreville, et d'intenses concertations entre le colonel Kadhafi, plusieurs chefs d'Etat africains, notamment le président tchadien, Idriss Déby, et le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan.

Le secrétaire libyen à l'Unité africaine, Dr. Ali Triki, a fait plusieurs navettes entre Bangui, N'Djaména (où s'est réfugié le général Bozizé) et Khartoum (siège de la présidence tournante de la Communauté des Etats sahélo-sahariens, SIN-SAD) pour tenter de trouver un règlement pacifique à la crise en Centrafrique.

On rappelle que la Libye a dépêché quelque 100 hommes à Bangui depuis le putsch avorté du 28 mai dernier.


La Libye salue la décision du président centrafricain dans l'affaire Bozizé (AFP, Tripoli, 26 déc. 2001 - 11h57)

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a salué mercredi la décision la veille du président centrafricain Ange-Félix Patassé d'arrêter les poursuites judiciaires contre son ancien chef d'état-major, François Bozizé, réfugié au Tchad.

Cette décision indique "que le président Patassé veut préserver l'unité nationale en Centrafrique et va certainement contribuer au maintien de la stabilité dans ce pays", a déclaré le colonel Kadhafi, cité par l'agence officielle JANA.

L'affaire Bozizé se trouve depuis plusieurs semaines au centre d'un litige entre le Tchad et la Centrafrique, Bangui souhaitant le retour du général Bozizé pour le juger, tandis que N'Djamena le considère comme un réfugié politique.

Le Tchad refuse d'extrader l'ancien chef d'état-major centrafricain et prône une solution négociée entre Centrafricains.


Arrêt des poursuites contre M. Bozizé: Le Tchad félicite le président Patassé (AFP, N'Djamena, 25 déc. 2001 - 22h04)

Le gouvernement tchadien a félicité mardi le président Ange-Félix Patassé pour l'arrêt des poursuites judiciaires lancées contre contre l'ancien chef d'état-major centrafricain, François Bozizé, réfugié depuis début novembre au Tchad.

"Nous félicitons et saluons la décision sage du président Patassé", a indiqué le porte-parole du gouvernement, Moctar Wawa Dahab, après l'annonce dans la matinée à Bangui que l'enquête judiciaire sur le général Bozizé, accusé de coup d'Etat, était "inopportune".

"Cette décision va dans le sens souhaité par tout le monde pour trouver une solution pacifique à la crise centrafricaine".

Les autorités tchadiennes espèrent désormais qu'un dialogue va s'ouvrir pour trouver une solution et permettre le retour de l'ex-chef d'état-major en Centrafrique.

L'affaire Bozizé se trouve depuis plusieurs semaines au centre d'un litige entre le Tchad et la Centrafrique, Bangui souhaitant le retour du général Bozizé pour le juger, tandis que N'Djamena considère ce dernier comme un réfugié politique.


Bangui ouvre la porte à un règlement pacifique de l'affaire Bozizé (AFP, Bangui, 25 déc. 2001 - 17h01)

Le régime de Bangui a ouvert la porte mardi à un règlement pacifique de l'affaire Bozizé en renonçant à sa volonté, jusqu'à présent sans faille, de traduire en justice l'ancien chef d'état-major centrafricain, au centre d'un litige entre la Centrafrique et le Tchad.

"La poursuite de la procédure contre François Bozizé et autres est inopportune", a annoncé de manière impromptue à la radio nationale le président de la Commission mixte d'enquête judiciaire, Joseph Bindoumi.

"Le procureur de la République, près le Tribunal de grande instance de Bangui, mettra immédiatement en liberté les personnes considérées comme auteurs, co-auteurs et complices dans cette affaire", a ajouté le président de cette commission chargée de faire la lumière sur le putsch manqué du 28 mai dernier.

Par cette décision inattendue, les autorités centrafricaines semblent vouloir tendre la main à leur ancien chef d'état-major, limogé quelques mois après ce coup d'Etat manqué, avant d'être accusé à son tour d'avoir voulu renverser le président Ange-Félix Patassé.

Sous le coup d'un mandat d'amener délivré par la Commission mixte d'enquête judiciaire et craignant pour sa "sécurité personnelle", l'officier s'était opposé début novembre à son arrestation, s'engageant même dans une épreuve de force grâce au soutien de plusieurs dizaines de militaires qui lui sont fidèles.

Sa fuite de la capitale centrafricaine, qui l'a conduit à se réfugier à Sarh, dans le sud du Tchad, n'a pas mis pour autant un terme à la détermination de Bangui de vouloir le juger.

Les accrochages survenus fin novembre dans le nord de la Centrafrique entre des troupes centrafricaines et ses partisans armés, qui se sont également réfugiés au Tchad, ont probablement avivé les craintes des autorités centrafricaines de voir ces soldats perdus former un début de rébellion.

Aucun compromis ne semblait en vue jusqu'à aujourd'hui, même si le président Patassé avait évoqué le 30 novembre une possible clémence, après jugement, du général Bozizé.

La fermeté du régime centrafricain avait même abouti à de fortes tensions entre N'Djamena et Bangui, incapable d'obtenir, sans l'avoir officiellement demandée, l'extradition de son ancien chef d'état-major, considéré par le Tchad comme un réfugié politique.

Ce litige, qui a été au centre de deux sommets organisés à Khartoum et Libreville début décembre, n'a cessé d'empirer depuis, la Centrafrique accusant encore la semaine dernière son voisin de soutenir militairement le général Bozizé.

Les tensions ont atteint leur apogée le 21 décembre, quand les deux pays se sont mutuellement accusés de mouvements de troupes sur leur frontière commune.

La détente enregistrée mardi pourrait s'expliquer par une intervention de la Libye, qui soutient militairement Bangui où sont déployés quelque 200 militaires libyens depuis le putsch manqué du 28 mai.

Elle intervient en tout cas au lendemain d'entretiens successifs entre le ministre libyen de l'Unité africaine, Ali Abdel Salam Triki, et les présidents Patassé et gabonais Omar Bongo, toujours en pointe dans le règlement des conflits en Afrique centrale.

Reste à savoir si l'ancien chef d'état-major centrafricain, "cassé et remis simple soldat de 2ème classe" par le président Patassé pour "atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat", jugera cet arrêt de poursuites judiciaires suffisant pour décider de regagner son pays.


Arrêt des poursuites judiciaires contre le général Bozizé (AFP, Bangui, 25 déc. 2001 - 13h47)

La justice centrafricaine a annoncé mardi avoir mis fin aux poursuites judicaires lancées contre l'ancien chef d'état-major des armées, le général François Bozizé, réfugié depuis début novembre au Tchad après une tentative d'arrestation pour coup d'Etat à Bangui.

"La poursuite de la procédure contre François Bozizé et autres est inopportune", a déclaré sur la radio nationale le président de la Commission mixte d'enquête judiciaire, Joseph Bindoumi.

"Le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Bangui, mettra immédiatement en liberté les personnes considérées comme auteurs, co-auteurs, et complices dans cette affaire", a ajouté le président de cette commission chargée de faire la lumière sur la tentative de coup d'Etat manqué du 28 mai dernier.

Cette décision pourrait mettre fin à "l'affaire Bozizé", à l'origine d'un litige entre la Centrafrique et le Tchad, opposé à l'extradition du général Bozizé qui s'est réfugié à Sarh (sud du Tchad) après avoir fui la capitale centrafricaine.

Bangui, qui soupçonne le général Bozizé d'avoir fomenté un coup d'Etat voulait jusqu'à présent le juger, tandis que N'Djamena, considérant l'ancien chef d'état-major des Forces armées centrafricaines (FACA) comme un réfugié politique, prônait une solution négociée entre Centrafricains.

Le général Bozizé, "cassé et remis simple soldat de 2ème classe" par le président Ange-Félix Patassé pour "atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat", s'est enfui début novembre de la capitale centrafricaine avec plusieurs dizaines de ses partisans.

Ces derniers s'étaient opposés par les armes pendant plusieurs jours à l'arrestation de l'ancien chef d'état-major, sous le coup d'un mandat d'amener délivré par la Commission mixte d'enquête judiciaire.

Le ton entre le Tchad et la Centrafrique, qui avait accusé N'Djamena de soutenir militairement le général Bozizé, est brusquement monté vendredi, les deux pays s'accusant mutuellement de mouvement de troupes sur leur frontière commune.


Francois Bozize's supporters released in Bangui (PANA, Bangui, Central African Republic - 25 dec. 2001)

Central African Republic authorities on Sunday released the remaining group of people who had been detained for their alleged involvement in a putsch led by the fugitive former army chief of staff, Francois Bozize

According to a press release issued in Bangui on Monday night, their release follows a court order from the public prosecutor, Joseph Bindoumi, who said the case filed against Bozize and his men was inappropriate.

In the statement carried by state-owned media organs Monday night, Bindoumi said that all those involved in the Bozize affair have no case to answer.

Observers in Bangui noted that the detainees were released after the arrival in Bangui of the Libyan minister in charge of the African Union, Ali Abdessalem Triki. He left Bangui Monday.

Bozize has taken asylum in neighbouring Chad after being accused of planning a coup against CAR's President Ange-Felix Patasse.


Réaction : "Arrêt des poursuites judiciaires contre le général Bozizé", encore une facétie

Bonjour à tous,

Encore une facétie de plus à travers ce qui apparaît d'or es déjà comme un faux arrêt des poursuites judiciaires contre FranBoz. Un simple rappel de quelques faits pour en témoigner :

1) La plupart des victimes militaires et civils étaient appelés par Demafouth pour raison de service. Ce sont leur corps inanimés et atrocement mutilés qui avaient été récupérés par leurs familles respectives à la morgue si ce n'est non loin de la villa Adrienne.

2) Ces mêmes autorités avait fait semblant d'écouter Amani Toumani Touré. ATT nous avait volé au secours en mai 2001 en demandant à ces mêmes autorités de produire un geste pour inciter les 80 000 déplacés à rentrer chez eux. Au faux appel fait à la radio dans ce sens, un mouvement massif de retour fut éffectif. La nuit même de ce retour, une gigantesque rafle fut produite dans les quartiers sud de Bangui, entraînant ce coup-ci un départ forcé définitif des 25 000 réfugiés de Zongo d'aujourd'hui. Je rapelle à HB que c'est la réponse que j'avais oubliée de lui faire quant il m'apostrophait sur bé-africa en me rappelant que "les réfugiés de Zongo n'étaient pas expulsés".

3) En novembre 2001, ces mêmes diaboliques autorités de la mort, par l'intermédiaire de la Lybie, canardaient les quartiers nord de Bangui tout en donnant l'assaut à la villa de FranBoz pour capturer ce dernier. En fin stratège militaire, FranBoz s'était exfiltré de ce mortel piège qui était faussement présenté comme une invitation à être judiciairement entendu par le même Bindoumi

etc....

Autant les réfugiés de Zongo dans leur grande majorité sont loin de croire à une réelle intention de Patassé à les laisser en paix une fois de retour chez eux, autant FranBoz est loin de baisser sa garde face à cette grotesque ruse qu'on lui balance comme un "arrêt des poursuites judiciaires" à son endroit.

C'est bien connu, ceux qui savent ne parlent pas et ceux qui parlent ne savent pas. Loin donc de nous l'idée que ceux qui se sentent dans la ligne de mire de Patassé sont nés de la dernière pluie. Patassé leur en a déjà fait voir de toutes les couleurs.

Joyeuse continuation de vos festivités.

jpd (25 Déc. 2001)

Actualité Centrafrique - Dossier 8