Rappel à l'ordre des magistrats centrafricains aux avocats

AFP, Bangui, BANGUI, 27 mars 2002 - 18h19 - Les magistrats centrafricains ont lancé un rappel à l'ordre aux avocats qui ont boycotté le procès des auteurs présumés du putsch manqué du 28 mai 2001, en décidant de faire convoquer le Conseil de l'Ordre des avocats de Bangui, a annoncé mercredi la radio nationale.

Réunis en assemblée générale du 21 au 26 mars, les magistrats ont "décidé de donner mandat au premier président de la Cour de cassation (la plus haute juridiction du pays, ndlr) pour convoquer le Conseil de l'Ordre des avocats afin de rechercher des mesures appropriées pour le rétablissement du bon fonctionnement de la justice", selon le communiqué final de leur réunion.

Rappelant que les avocats sont des "auxiliaires de justice", l'assemblée générale de magistrats a souligné qu'à ce titre, "l'avocat ne peut s'écarter du respect dû aux institutions judiciaires et aux magistrats".

"Il doit s'abstenir de toutes paroles injurieuses ou offensantes, ainsi que des procédés ou manoeuvres de nature à nuire à la loyauté des débats", poursuit le texte.

Le communiqué attire encore l'attention des avocats ayant boycotté le procès sur "la gravité et les conséquences de leur décision à l'égard des institutions judiciaires et des justiciables".

Le 8 mars dernier, les défenseurs des auteurs du putsch avorté du 28 mai 2001 à Bangui s'étaient retiré des débats de la Cour criminelle de Bangui pour ne "pas cautionner une parodie judiciaire", provoquant un ajournement du procès à deux ou trois mois.

Ils avaient ainsi voulu protester contre l'interdiction faite par la Cour à l'un des leurs, Me Zarambaud Assingambi, de continuer d'assurer la défense de plusieurs accusés, en raison, selon le ministère public, de sa propre implication dans la tentative de coup d'Etat.

Interrogé mercredi par l'AFP à propos de l'initiative des magistrats centrafricains, le bâtonnier de l'Ordre des avocats, Martin Kongbeto, a indiqué que le Barreau n'était "pas encore saisi d'une telle convocation".

"Toutefois, je ne peux pas engager le Barreau sans une consultation de toute la corporation", a-t-il ajouté.


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