Décès du professeur Abel
Goumba, combattant et figure de la politique
centrafricaine
BANGUI, AngolaPress,
11/05/09
13:48 - Le professeur Abel
Goumba, ancien président intérimaire de
Plusieurs fois
ministre sous le premier président de
Il a également été Premier ministre de mars à décembre 2003 après l'arrivée au pouvoir par les armes de François Bozizé, et vice-président de ce dernier pendant la transition de 2003 à 2005.
Il était médiateur de
Selon les termes de ce
communiqué gouvernemental, le Président de
Signalons au passage
que dès l’annonce du décès, le Président de
Président fondateur du
Front Patriotique pour le Progrès (FPP) le Professeur fut Vice Président de
Décès du Pr Abel
Goumba : Omar Bongo écrit à François Bozizé
Monsieur
le Président et cher frère,
J’ai
appris avec une profonde émotion le décès du Professeur Abel Goumba, figure
majeure de la scène politique centrafricaine. Votre pays perd là, l’un de ses
valeureux fils dont le combat a été constant dans la marche de
Je
voudrai alors, en cette douloureuse circonstance, au nom du peuple gabonais, du
gouvernement de
En
même temps que nos condoléances émues, je vous prie d’agréer, Monsieur le
président de
El Hadj Omar BONGO
ONDIMBA
Mercredi, 13 Mai 2009
http://www.upg-gabon.org
Une réflexion à méditer du
professeur Abel Goumba sur « Le rôle des élites africaines » ou le mal
centrafricain n° 1, septembre 1998
On a coutume de qualifier la plupart
des dirigeants africains de << Révolutionnaires au bord de
Il ne pouvait en être autrement, si
l'on se réfère à l'histoire récente du continent africain en général et du
Centrafrique en particulier :
<< Continent marginalisé, mal
parti, en état de survie, aux populations arriérées, analphabètes, ignorantes,
pauvre, misérables ;
. Gouvernement des copains,
incompétents, corrompus, dirigés par des roitelets, caractérisés par des abus de
pouvoir, du favoritisme, du tribalisme, du régionalisme;
. Economie extravertie, encore
dominée par l'économie de traite, offrant l'image de métropoles géantes aux
assises fragiles, coexistant avec celle des villages affamés, aux taudis
pourrissants et croulants, mondialisation de la misère et de l'incurie,
etc.>>
Tels sont les quelques qualificatifs
attribués couramment aux pays africains et à leurs
populations.
Certes, des causes exogènes et
endogènes sont souvent avancées pour expliquer le retard de l'Afrique Noire et
le fossé qui se creuse de plus en plus entre pays développés et pays en voie de
développement. Mais parmi ces causes, il convient de noter plus particulièrement
le rôle néfaste joué par les élites et cadres africains dans le développement de
leurs pays, notamment celui des élites et cadres
centrafricains.
Pour mieux souligner l'origine et la
cause du mal centrafricain, il suffit de suivre l'itinéraire politique des
jeunes cadres centrafricains depuis leur entrée dans
Le jeune cadre national muni de son
diplôme obtenu dans une université étrangère ou locale, dépose joyeusement et
fièrement son parchemin, sur la table d'emploi du ministère de la fonction
publique, comme une clé dont on se sert pour ouvrir une porte. Dès lors, il
commence à lorgner du côté des personnalisées, de ses amis ou de ses collègues
proches du pouvoir se familiariser avec les membres du Parti dirigeant. Poussé
par l'appât du gain, il abandonne progressivement sa propre idéologie adoptée,
développée et exposée depuis les bancs de l'université et à son entrée dans
Une fois dans le Parti au pouvoir ,
unique ou non, il cherche à entrer dans le comité de direction dudit parti, afin
de se rapprocher des centres de décision , concernant surtout les postes
ministériels, dont l'attribution est décidée par le Parti.
Par le jeu des luttes d'influence,
des alliances éphémères intéressées, des magouilles et autres astuces , il finit
par se hisser à la tête de l'appareil du Parti, ou à une place importante, avec
l'arrière-pensée d'accéder au poste de ministère dans le futur gouvernement,
fonction tant rêvée pour améliorer sensiblement son << confort digestif
>> et son rang social.
Une fois parvenu au poste de
ministre, notre jeune loup cherche à accéder, par le même mécanisme de luttes
d'influences et autres ficelles, grâce à un réseau bien tissé de relations au
poste de Premier ministre, tremplin pour l'accès aux plus hautes fonctions de
l'Etat. Dès lors, la voie est ouverte et la tentation grande pour se présenter à
l'élection présidentielle.
Voilà approximativement, en tout cas
sûrement pour beaucoup, l'itinéraire administratico-politique de la plupart des
élites et cadres centrafricains. Comme on peut le constater, cet itinéraire
repose exclusivement sur la recherche obstinée du <<confort digestif
>>. Car , adieu ! les principes démocratiques, adieu ! les sentiments
nationalistes et patriotiques défendus naguère sue les bancs de l'université,
dans la rue pendant les manifestations estudiantines, au sein des associations
et corporations estudiantines dont les positions ont souvent été radicales en
faveur de la démocratie, de la justice sociale, de la lutte acharnée contre la
pauvreté et la misère , sous-tendue par l'intégrité, l'honnêteté, le courage
pour braver les prisons et les brimades, le dévouement aux causes justes,
etc.
Toutes ces belles théories, toutes
ces prises de position seront et sont effectivement remplacées par ce que leurs
auteurs appellent << réalités du terrain ou real-politik >>, mais
qui, en réalité, n'est que la << politique du tube digestif >>,
autrement dit la politique de la recherche exclusive du confort digestif, la
politique des intérêts personnels et égoïstes au détriment de la démocratie, de
l'intérêt général, du Bien commun.
En fait, les élites et cadres qui
ont reçu les éléments d'une culture universelle les ont utilisés pour la
satisfaction de leurs propres besoins personnels, abandonnent les analphabètes
et les ignorants à leur sort. C'est ainsi que nos élites et nos cadres en sont
arrivés à abandonner leur idéologie première et leurs sentiments d'humanisme
puisés au << bord de
Professeur Abel Goumba (in Ezingo N°1, septembre 1998)
Professeur Abel GOUMBA, combattant de la démocratie, de la dignité et de la justice en Afrique par Jean-Pierre Redjekra - Cayenne, le 12 mai 2009
Lettre de condoleances de Clement Belibanga, ancien ministre, à la famille Goumba - Bangui
ABEL GOUMBA, UNE VIE BIEN REMPLIE - Travailleur infatigable, il était encore à l’œuvre au crépuscule de sa vie. leconfident.net
Les obsèques du Professeur Abel Goumba auront lieu samedi 23 mai 2009 à Bangui
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