Les tentatives du président Patassé pour se réconcilier avec lui-même dans l'affaire Bozizé et restaurer la confiance avec le centrafricain
Mise en place d'un comité de prise en charge des victimes des événements
(AFP, Bangui, 11 nov 01 - 11h06)Lamine Cissé : "Attendre de voir quelle attitude va adopter le général Bozizé"
(BANGUI, 9 nov (AFP) - 21h59)Le représentant de l'ONU en Centrafrique, Lamine Cissé, a indiqué vendredi à l'AFP à Bangui ne plus être en contact depuis mercredi matin avec l'ancien chef d'état-major des armées centrafricaines, le général François Bozizé et "attendre de voir quelle attitude il va adopter".
En fuite depuis l'assaut lancé mercredi matin à Bangui contre ses partisans armés, le général Bozizé a été signalé vendredi à la proximité de la frontière entre la Centrafrique et le Tchad.
Vendredi soir, la présidence centrafricaine a indiqué à l'AFP que le général Bozizé s'est rendu à l'armée tchadienne vendredi après-midi, après avoir franchi la frontière centrafricaine, et qu'il était détenu, avec le groupe de militaires qui l'accompagnaient, dans la préfecture de Sahr (sud du Tchad).
"Pour le moment, ce que nous faisons, c'est attendre de voir ce que va faire le général Bozizé: soit il reste à l'intérieur du territoire (NDLR: centrafricain), soit il va dans un autre pays", a déclaré le représentant spécial en Centrafrique du Secrétaire général de l'ONU, dans un entretien avec l'AFP.
"Ensuite, quelle va être sa réaction: va-t-il essayer de se lancer dans la guérilla, s'évanouir pour qu'on l'oublie et qu'on ferme la parenthèse, ou revenir à Bangui et se livrer à la justice de son pays?", s'est interrogé Lamine Cissé.
Selon le représentant de l'ONU, qui menait une médiation entre les autorités et le général Bozizé depuis sa tentative d'arrestation le 2 novembre, l'ancien chef d'état-major, limogé le 26 octobre, "était animé d'une volonté nette pour trouver une formule".
"On est allé même jusqu'à envisager, si l'objectif était atteint, comment les troupes sous son commandement devaient se regrouper et rentrer dans leur caserne; le Président (NDLR: centrafricain Ange-Félix Patassé) nous avait confié qu'il lui trouverait un point de chute, un autre poste", selon le diplomate onusien.
Mais, dans la soirée de mardi, à la veille de l'assaut, "le gouvernement a changé d'attitude parce que, semble-t-il, il y a d'autres données qui prouvent que le général Bozizé voulait faire un coup d'Etat", a ajouté M. Cissé.
"On s'est parlé rapidement ce mercredi matin: il m'a indiqué qu'on était en train de l'attaquer et ensuite, il a disparu", a-t-il encore confié.
Selon le général Cissé, qui a eu plusieurs longs entretiens avec l'ancien chef d'état-major, le général Bozizé était "très préoccupé par le mandat d'amener" délivré contre lui par la Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur le putsch avorté du 28 mai dernier.
"Cela signifiait pour lui, de manière nette, aller en prison et peut-être y perdre la vie car il avait gardé la hantise de son emprisonnement sous l'ancien président André Kolingba (1981-93), à l'époque où il était lié avec M. Patassé", a souligné Lamine Cissé.
Les autorités tchadiennes confirment la reddition du général Bozizé
(AFP, N'Djamena, 9 nov 01 - 22h48)L'ancien chef d'état-major des armées centrafricaines, le général François Bozizé, s'est rendu aux autorités tchadiennes vendredi après-midi dans la ville de Sarh, au sud du pays, a confirmé vendredi soir à l'AFP le porte-parole du gouvernement tchadien Moctar Wawa Dahab.
"Il s'est rendu aux autorités vendredi après-midi à Sarh", a déclaré le porte-parole tchadien sans préciser à quelles "autorités" s'était rendu l'ancien chef d'état-major.
La présidence centrafricaine avait annoncé en début de soirée que le général Bozizé s'était rendu vendredi à l'armée tchadienne.
François Bozizé et le groupe de militaires qui l'accompagnaient depuis sa fuite de Bangui, mercredi, étaient détenus vendredi soir dans la préfecture de Sahr (sud du Tchad), et devaient être transférés samedi par avion vers la capitale tchadienne N'Djamena, avait ajouté le porte-parole de la présidence centrafricaine, Prosper N'Douba.
Le président tchadien Idriss Deby a confirmé ces informations par téléphone à son homologue centrafricain Ange-Félix Patassé, avait ajouté la présidence de RCA.
L'ancien chef d'état-major des armées centrafricaines, le général François Bozizé, s'est rendu à l'armée tchadienne vendredi après-midi, après avoir franchi la frontière centrafricaine, a indiqué à l'AFP la présidence centrafricaine.
François Bozizé et le groupe de militaires qui l'accompagnaient depuis sa fuite de Bangui, mercredi, étaient détenus vendredi soir dans la préfecture de Sahr (sud du Tchad), et devaient être transférés samedi par avion vers la capitale tchadienne N'Djamena, a ajouté le porte-parole de la présidence centrafricaine, Prosper N'Douba.
Le président tchadien Idriss Deby a confirmé ces informations par téléphone à son homologue centrafricain Ange-Félix Patassé, a-t-on ajouté de même source.
A N'Djamena, le porte-parole du gouvernement tchadien Moctar Wawa Dahab a confirmé vendredi soir à l'AFP que l'ancien chef d'état-major des armées centrafricaines s'est rendu aux autorités tchadiennes vendredi après-midi dans la ville de Sarh, au sud du pays.
"Le président Patassé s'engage à garantir la sécurité du général Bozizé mais demande qu'il soit mis à la disposition de la justice centrafricaine", a déclaré son porte-parole.
Selon les informations recueillies par les autorités de Bangui, le général Bozizé et ses hommes ont fait face vendredi après-midi à un détachement de militaires tchadiens postés à la frontière entre les deux pays.
Les soldats tchadiens leur ont, d'abord en vain, demandé de déposer leurs armes. Devant le refus du groupe centrafricain, ils ont alerté les autorités de N'Djamena.
Le président Deby a alors dépêché vers la frontière le préfet de Sahr qui a obtenu la reddition du général Bozizé et de ses hommes, a-t-on ajouté.
Limogé le 26 octobre, le général Bozizé, soutenu par un groupe de militaires et de partisans, avait résisté par les armes à son arrestation le 2 novembre.
Mercredi matin, après plusieurs jours de négociations sous l'égide du représentant de l'ONU en Centrafrique, Lamine Cissé, l'armée centrafricaine avait donné l'assaut de la résidence où il était retranché, dans un quartier nord de Bangui.
Le général Bozizé, accusé par les autorités centrafricaines de préparer un coup d'Etat, avait alors fui la capitale centrafricaine par la route du nord, menant vers le Tchad ou le Cameroun, avec ses partisans.
Le général François Bozizé rend les armes au Tchad
(AFP, Bangui, 10 nov 01 - 11h19)Après moins de trois jours de fuite éperdue à travers le nord de la RCA, l'ancien chef d'état-major des armées centrafricaines, le général François Bozizé, a finalement rendu les armes vendredi après-midi au Tchad.
L'annonce de sa reddition, vendredi soir, par la présidence centrafricaine, a été confirmée de source officielle à N'Djamena.
Le général Bozizé et les partisans armés qui l'accompagnaient devaient être transférés samedi par avion vers la capitale tchadienne, selon le porte-parole de la présidence centrafricaine Prosper Ndouba.
Limogé le 26 octobre, l'ancien chef d'état-major avait fui Bangui mercredi matin, lors de l'assaut lancé par l'Unité de sécurité présidentielle (USP) et l'armée centrafricaine contre sa résidence, où il était retranché depuis sa tentative d'arrestation le 2 novembre.
Selon les informations recueillies vendredi soir à Bangui par la présidence centrafricaine, le général Bozizé et ses hommes ont été confrontés à un détachement de militaires tchadiens, alors qu'ils avaient franchi la frontière tchadienne.
Ils ont d'abord refusé de déposer leurs armes. Alerté de la situation, le président tchadien Idriss Deby a mandaté sur place le préfet de Sahr (sud du Tchad) qui a obtenu leur reddition, a-t-on précisé. L'ancien chef d'Etat-major est à la disposition des autorités tchadiennes mais n'est pas détenu, a-t-on indiqué de source proche de la présidence centrafricaine.
Le nombre de partisans du général Bozizé arrêtés par les autorités tchadiennes n'avait pas été précisé vendredi soir.
Le président Patassé "s'engage à garantir la sécurité du général Bozizé, mais demande qu'il soit mis à la disposition de la justice centrafricaine", a déclaré son porte-parole.
Le général Bozizé est sous le coup d'un mandat d'amener délivré le 2 novembre par la Commission nationale mixte d'enquête judiciaire centrafricaine, chargée de faire la lumière sur le putsch avorté du 28 mai dernier, imputé par le régime de Bangui à l'ancien président André Kolingba (1981-1993).
Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, il avait résisté par les armes aux soldats envoyés par la Commission d'enquête pour l'arrêter, soutenu par quelques dizaines de soldats du Bataillon d'infanterie territorialemembres, comme lui, de l'ethnie Gbaya.
Les jours suivants, le général Bozizé était resté retranché dans sa résidence du nord de Bangui, attenante au BIT. Ses partisans bloquaient par des barrages la sortie nord de la capitale.
Des tirs d'armes lourdes et automatiques semaient régulièrement la panique parmi les populations de deux quartiers nord de Bangui, Boy-Rabé et Fouh, des fiefs électoraux du président Patassé.
Le représentant du secrétaire général de l'ONU en Centrafrique, le général sénégalais Lamine Cissé, menait parallèlement une médiation pour trouver une issue pacifique au cas de M. Bozizé, qu'il jugeait encore mardi soir "dans de bonnes dispositions".
Mais mercredi matin, la présidence accusait M. Bozizé de préparer un coup d'Etat et les forces loyalistes passaient à l'assaut. L'ancien chef d'état-major et une cinquantaine d'hommes à sa dévotion quittaient précipitamment Bangui sans résister, à bord de véhicules tout-terrain.
Ils étaient aperçus sur la route du nord, qui peut mener au Tchad ou au Cameroun, mais aussi vers la préfecture de l'Ouham (nord-ouest) dont est originaire M. Bozizé. Quelques heures plus tard, ils braquaient une délégation du Trésor public de retour vers Bangui, à hauteur de Sibut (190 km au nord-est de Bangui), et emportaient la recette.
Selon les messages radio de la gendarmerie centrafricaine, les fuyards ont également attaqué les petites brigades de gendarmerie jalonnant leurs parcours pour se saisir d'armes automatiques et ont racketté des stations services.
A la croisée des chemins, le général Bozizé a finalement opté pour le Tchad, où son aventure a pris fin.