Jérôme RAMEDANE, peintre chroniqueur centrafricain (1936-1991) : vie et oeuvres
Images souvenirs de
Sibut peintes par Ramedane
La tornade
L'incendie
Murmures des murs par Ramedane
Le crash du 29 mars 1959 avec Barthélémy BOGANDA à bord
René Deverdun nous fait partager l'émotion, les joies, les peines, les cris d'un homme témoin de son temps dont la rénommée devint internationale malgré lui, et qui se demandait souvent pourquoi ces gens là venaient de si loin pour le voir dans sa brousse...
Ce personnage attaché à son terroir mais ouvert à l'esprit du monde moderne vous étonnera par son sens d'observation. Son nom, Ramedane. Jérôme Ramedane. Son niveau d'études ne dépasse guère le cours élémentaire, mais il fallait bien s'en sortir. Il s'était donc attaché à deux pistes: la première, les travaux champêtres pour pouvoir vivre et payer ses impôts; la seconde, faire des portraits muraux des notables, reproduire des souvenirs ou raconter certains faits en images sur toutes sortes de parois comme les murs de maisons. Deux dates marquantes sont à retenir: 1936, naissance à Fort Crampel (aujourd'hui Kaga Bandoro) dans la Kémo Gribingui; et 1991, décès à Sibut (Quartier Yangakola) dans la Kémo Gribingui.
Les images qui parlent à chacun sur les murs, sur des bouts de papier ou de carton furent faites qu'avec simplement du charbon de bois, de l'argile, du kaolin, de la craie, et plus tard suite à une rencontre extraordinaire sur le terrain dans la localité de Fort-Crampel avec un amoureux de la nature, l'Ingénieur agricole (chercheur en agronomie qui sillonnait toutes les régions de Kémo-Gribingui et de Gribingui), René Deverdun, tout bascule. Une identité d'esprit sur un certain nombre de choses s'établit, une amitié se noue; de retour dans sa région en France une autre forme de relation se met en place : résultat, Jérôme Ramedane commença à se servir du papier bristol, voire de la toile et de la peinture acrylique envoyés directement de France. L'information circule, la presse locale et internationale s'y mêlent, des commandes commencent à lui parvenir mais à condition de trouver les outils et les supports nécessaires. ( Pour l'anecdote, ce qui a toujours surpris, étonné et amusé les facteurs du Bureau de Poste de Sibut est de voir ce paysan illettré recevoir des présents qui arrivent d'un pays si lointain).
<<Les peintures de Jérôme Ramedane constituent une incomparable collection de témoignages historiques sur l'ancienne colonie de l'Oubangui-Chari et sur l'actuelle République Centrafricaine. Mais le doux peintre paysan a osé, à sa façon, représenter quelques épisodes et personnages. Cette intrusion dans la vie de l'Etat est mal perçue par certains. Jérôme n'a voulu, en aucune manière, plaire à quiconque, hormis ses voisins qui aiment le voir peindre...>>. Pierre Kalck, "Jérôme Ramedane peintre d'histoire", in René Deverdun : Jérôme Ramedane peintre centrafricain, Sépia,1995.
Tout le long de l'ouvrage, l'auteur laisse parler l'artiste qui commente ses propres tableaux, parle de sa vie privée et des ses concitoyens. Mais ne vous trompez surtout pas : ces textes sont une exclusivité - vous retrouverez des phrases avec leurs tournures, des émotions exprimées dans des correspondances privées que l'un des deux complices, René Deverdun, livre aujourd'hui de façon posthume, à notre attention dans Jérôme Ramedane peintre centrafricain.
Jérôme Ramedane a illustré des cartes de vux pour l'Unicef, a fait des portraits des notables de différentes régions de la République Centrafricaine (ex: chefs de canton et villages dans Krébégbé, Bandoro, Mbès, Ouaka), des personnalités comme le président Giscard d'Estaing, a croqué la rencontre Général De Gaulle-Barthélémy Boganda, Georges Pompidou-Jean Bédel Bokassa à la mort de De Gaulle.
Son acolyte de plus de vingt ans - qu'il n'avait plus jamais revu mais comme si, à travers l'esprit, les correspondances, les colis, tous les deux continuaient à communiquer au présent, au point où le peintre à travers son pinceau a imaginé une visite rendue par toute la famille française dans son village à Sibut - René Deverdun lui rend hommage à travers l'ouvrage cité ci-dessus.
Nous allons vous faire voyager et vous donner l'occasion de faire connaissance à travers les épisodes retracées de ce talentueux chroniqueur, Jérôme Ramedane, qui vient tout droit de mon terroir et qui d'ailleurs ne l'a pas quitté jusqu'à son dernier jour. La vie de la capitale, Bangui, ne l'avait jamais attiré; de la même manière, l'envie de se rendre en France chez son grand ami Deverdun n'était qu'un souhait - si cela devait se réaliser, alors, pourquoi pas...
Victor BISSENGUE
Ramedane
entrain de peindre en plein air .
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Une photo (d'identité) de Ramedane |
Sibut:
Centre-ville
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Eglise
catholique de Sibut
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La tornade | L'incendie
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Panthère
tenant entre ses crocs une pintade
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Les
animaux de la forêt
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Le
Président V. Giscard d'Estaing dans un village de chasse
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Deverdun-Ramedane
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Sibut : murs peints | De Gaulle-Boganda |
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