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- Le génocide oublié de Namibie, le premier du XXème siècle.
Namibie, le génocide du IIe reich. Hereros et Namas, le crime oublié du XXe siècle
Hereros et Namas, le crime oublié du XXe siècle. " Exposition sur l'extermination des Hereros et des Namas à visiter au mémorial de la Shoah jusqu'au 12 mars 2017. " ; " Namibie, le génocide du IIe reich. "
- Danseuses traditionnelles de Botswana
- Des artistes s'engagent pour promouvoir l'Histoire générale de l'Afrique
Abolition de l'esclavage
Traite
des Noirs :
Au nom du Roi,
de la Loi, de la Justice, On fait savoir à tous ceux qu'il appartiendra, que le dimanche 26 du courant, sur la place du marché bourg de St Esprit, il sera procédé à la vente aux enchères publiques de : L'esclave Suzanne, négresse, âgée d'environ quarante ans, avec ses six enfants de treize, onze, huit, sept, six et trois ans. Provenant de saisie exécution. Payable comptant. Bourg du
Marché St Esprit |
.
Un anglais vendant sa maîtresse (à gauche); à droite : images de 2 femmes dont l'une avec poignets liés et l'autre en "liberté"
Des millions, 50, 60, 100
millions... de nègres, arrière-petits-fils d'innombrables
Suzanne, africains vendus comme elle, au cours du grand mouvement
de personnes déplacées qu'ait connu l'Histoire, vivent
aujourd'hui en Amérique et dans la Caraïbe.
L'anéantissement des Indiens par la colonisation espagnole des
Iles de l'Amérique imposa la recherche de la main-d'oeuvre
indispensable à l'exploitation des nouveaux territoires : la
guerre et l'esclavage africain apportent la solution.
L'esclavage de chrétien à chrétien ayant cessé en Europe au
XIIIe siècle, le servage se substituait à lui depuis
le Xe siècle. L'Espagne, en guerre et en contacts
constants avec les Maures (le Maroc), pratique encore le commerce
des esclaves ruraux ou domestiques, ainsi que celui des
hérétiques.
C'est Barthélémy de Las Casas l'évêque sévillan de Chiapa au
Mexique qui lance la première idée de déportation de nègres
vers les Indes Occidentales. Apôtre de la charité, il s'érige
contre le théologien Sépulveda, l'historiographe de
Charles-Quint, le Tite-Live espagnol, qui soutien que l'on doit
exterminer quiconque refuse d'embrasser la religion chrétienne.
Après ses consultations avec le pape Léon X, Las Casas prône
l'introduction en Amérique de nègres esclaves, puisqu'ils ne
sont pas chrétiens.
1502 : L'Espagne assure par ses propres moyens le transfert des
noirs d'Afrique jusqu'à ses territoires du Nouveau Monde.
1517 : L'insuffisance de la flotte incite Charles-Quint à céder
une partie de ce transport aux Provinces-Unies. En tant que
marchandise, le nègre ne devait être chargé que sur des
bateaux castillans, et c'est une des premières dérogations
apportées à l'exigeant monopole espagnol. La faveur faite aux
Pays-Bas ne porte que sur 4 000 têtes.
La W.I.C. (Compagnie hollandaise, des Indes Occidentales)
s'arroge bientôt le monopole de la traite pour le compte des
Espagnols.
Le gouvernement de Louis XIV dans ses efforts pour compenser le
marasme économique apporte tout son appui à la Compagnie des
Indes, aux manufactures et aux différents monopoles qui servent
sa politique de dumping. La filiale française, Compagnie du
Sénégal et plus tard la Compagnie de Guinée deviennent
concessionnaires de l'assiento, et peu à peu s'en libèrent.
L'assiento (contrat) permit
à la Compagnie hollandaise de traiter principalement à partir
de Gorée (à l'entrée de Dakar) et surtout de San Jorge del
Mina (Elmina aujourd'hui dans le nouvel Etat libre de Ghana).
De 1734 à 1750, le monopole espagnol chancelle, la traite
s'universalise de plus en plus. L'Europe entière y participe.
L'Angleterre tente d'intercepter la traite des noirs source de
richesse pour l'Espagne ou pour ses alliés. Elle la pratique
pour son propre compte, et la favorise chez les ennemis de
l'Espagne.
Bardés de bonne conscience, les traitants qui <<
évangélisent par le voyage >> voient peu le noir car
leurs commis et leurs marins sont chargés du contact.
Quelques traitants en France ont comme noms : Häentjens,
Mosneron du Pin, Levesque, Roy, Fouché Duc d'Otrante, Daniel de
Kervegan, Tiercelin, Drouin, Salleron et Van Neunen, Viot,
Grou... Armateurs nantais parmi les principaux, tous notables ou
anoblis par cette fructueuse activité qui bénéficie d'une
large subvention gouvernementale, ils voient rapidement la
nécessité de créer des sociétés où Beaumarchais et bien
d'autres, tel Voltaire, ne craignent pas de prendre des parts.
Ces brasseurs d'affaires vont donner à Nantes un essor aux
multiples répercussions. La ville devient le premier port
négrier de France, trafic qui conditionne la vie du pays. Il
permet les constitutions d'associations et de firmes puissantes
et provoque une très importante concentration capitaliste.
L'appât du gain alerte de nouvelles reçues. Les armateurs
deviennent de nouveaux riches, avides des mille raffinements que
permet la fortune. Ils oeuvrent pour la plus juste cause :
développer les colonies, christianiser les africains.
L'Angleterre poursuit sa
lutte éternelle pour la prépondérance et rétablit la traite,
devant des principes religieux, moraux et politiques qui se
cherchent : de la malédiction de Cham au message d'amour
fraternel du Christ, du girondin Brissot à l'Abbé Grégoire,
farouche et victorieux partisan de l'abolitionnisme. Le traitant
jusqu'alors travaille en paix avec sa conscience, il saura
bientôt qu'il contrevient aux règlements, il saura plus tard
qu'il transgresse la morale, mais alors il n'y aura plus de
traite : quand sa conscience s'éveillera, l'Ile Feydeau à
Nantes chômera. Les clients auront disparu, tués avec les
soldats du général Lee à Appomatox (1865) dans la défaite des
Sudistes.
De son bureau du quai de la Fosse où il dirige les opérations,
le traitant en confie l'exécution à ces capitaines et marins
dévoués venant souvent de la marine de guerre : Dam Joulin, Le
Breton La Vallée, Garneray, et tant d'autres.
C'est à travers les journaux de bord de ces hommes qu'il faut
vivre la traite dans une pénible navigation le long des côtes
mal connues avec toutes les difficultés des grands voyages
triangulaires :
L'Africain, capitaine Foures, part de Nantes chargé de
verroterie, de rasade de traite, d'armes et de fusils qui
explosent dans les mains des noirs. Ce chargement va s'échanger
au cours d'un long périple africain, contre de noires <<
pièces d'Inde >> à nouveau troquées aux Antilles, pour
de riches épices (vanille, café, coton, sucre...) cargaison de
retour sur Nantes...
En résumé :
Xe siècle -
L'esclavage de chrétien à chrétien ayant cessé en Europe au
XIIe siècle, le servage se substituait à lui depuis
le Xe siècle.
1444 - Pour la première fois, le 8 août, un navire du port de
Lagos (Portugal) débarque 235 esclaves noirs et les vend dans
son pays.
1498 - La bulle du pape Martin V décrète que << la terre
appartient au Christ et le Vicaire a le droit de disposer de tout
ce qui n'est pas occupé par les chrétiens. Les infidèles ne
sauraient être possesseurs d'aucune partie de la terre. >>
1502 - L'Espagne assure par ses propres moyens le transfert des
noirs d'Afrique jusqu'à ses territoires du Nouveau Monde. Les
cargaisons de nègres ont pour but de remplacer la population
indigène caraïbe exterminée par la conquête.
1517 - Devant l'insuffisance de ses propres moyens, Charles Quint
qui a le monopole de la flotte espagnole déroge par assiento en
faisant une faveur aux Pays-Bas qui ne porte que sur 4.000
têtes.
1539 - A Lisbonne, la vente des nègres atteints 12.000 têtes.
Séville devient un entrepôt d'esclaves. A Madère et aux
Canaries le trafic se développe.
1641-1648 - 23 163 nègres sont déportés par la Compagnie
hollandaise (Compagnie des Indes) d'Elmina (Ghana) sur le Brésil
pour 6 714 423 florins (moyennant 14 florins par pièce d'Inde
pou l'assiento).
1642 - Louis XIII autorise la traite des Noirs.
1685 - Le Code noir de Colbert définit la condition juridique
des esclaves.
1751 - En Amérique du Nord, les Quakers renoncent pour tous les
membres de leurs sectes à toute espèce de droits sur leurs
esclaves.
1774 - C'est le règne de Louis XVI. A Versailles on continue à
penser que l'esclavage nègre reste seul pour résoudre le
problème de la main-d'oeuvre coloniale.
1787 - Suivant un rapport présenté au ministère anglais, la
traite atteint annuellement 100.000 nègres, ainsi répartis
entre les divers pavillons : Angleterre, 38.000; France, 31.000;
Portugal, 25.000; Hollande, 4.000; Danemark, 2.000.
1788 - Création à Paris de la << Société des amis des
Noirs >>.
1789 (1511-1789) - On estime de 40 à 50 millions le nombre
d'individus déplacés par la traite de 1511 à 1789.
1793 - Abolition de l'esclavage à Saint-Domingue.
1794 (4 février) - La Convention abolit l'esclavage dans les
colonies ( En Guadeloupe il ne reste ni esclaves, ni békés. Les
esclaves on été affranchis, les békés guillotinés).
Cependant, l'esclavage reste maintenu jusqu'à l'hiver afin de
d'assurer la récolte de la canne à sucre).
1802 (10 mai) - Bonaparte rétablit l'esclavage en Guadeloupe;
Toussaint-Louverture est déporté dans le Jura.
1807 - Abolition de la traite aux Etats-Unis.
1814 - Le traité de Paris rend la Guyane, la Réunion, la
Martinique et la Guadeloupe à la France, après l'occupation
anglaise.
1815 - Interdiction de la traite des Noirs en France.
1833 - L'Angleterre abolit l'esclavage.
1848 (Février) - Avènement de la IIe République en
France.
1848 (4 avril) - La commission Schoelcher prépare l'abolition.
1848 (27 avril) - Décret d'abolition.
1848 (22 mai) - Révolte des esclaves à Saint-Pierre de la
Martinique.
1848 (23 mai) - Abolition en Martinique.
1848 (27 mai) - Abolition en Guadeloupe.
1862 - Abolition dans les colonies hollandaises.
1887 - Abolition au Brésil.
Victor Bissengué
(© Copy Rights Droits réservés - 27/04/1998) .
Le fleuve Sénégal est-il le fleuve
Niger?
Gaspard Théodore Mollien dans son Voyage dans l'intérieur de
l'Afrique aux sources du Sénégal et de la Gambie, 1818,
raconte les faits:
<<Longtemps avant que
les Français se fussent établis au Sénégal, les Anglais
avaient dirigé leur attention vers la Gambie. Plusieurs de leurs
voyageurs, dont les relations ont été conservées par Hakluyt
et par Purchas, enfin Jobson en 1623, Moore en 1738, Smith en
1744, Lindsay en 1757, Matthews en 1788, décrivirent la partie
du continent africain comprise entre les limites indiquées plus
haut...
La plupart des voyageurs donnaient au Sénégal le nom de Niger,
le faisaient venir de très loin dans l'intérieur, plaçaient,
suivant l'usage, sa source dans un lac, et regardaient la Gambie
comme un de ses bras. Les Géographes européens, trompés par
l'identité de nom, confondaient sur leurs cartes et dans leurs
livres le Sénégal avec le Niger des anciens, qui arrose
l'intérieur de l'Afrique...
Les voyageurs avaient appelé le Sénégal Niger, parce qu'une
partie des Nègres qui habitent les contrées donnent le nom de Bâ-Fing,
fleuve noir. Il est probable qu'ayant demandé à ces Africains
la signification de ce nom, ils en furent frappés, et crurent
avoir sous les yeux le Niger des Anciens. On supposa que ceux-ci
s'étaient trompés en faisant couler ce fleuve de l'ouest à
l'est, et on se livra à aucune recherche approfondie pour
découvrir la cause de l'erreur qu'on leur attribuait, on
continua, dans beaucoup de livres et de cartes, de suivre l'idée
contraire.
C'est Mungo-Park dans son voyage en 1795 qui eut à découvrir le
véritable Niger des anciens; il vit ce fleuve, nommé Dialli-Bâ
par les nègres, couler d'ouest à l'est. Après en avoir suivi
les rives pendant quelques temps, il revint en Europe rendre
compte du succès de son voyage.>>
(Dialli-Bâ: signifie grande eau ou grand fleuve, et non
pas fleuve noir ou rivière noire) .
Patrimoine
Le patrimoine culturel
est toute richesse reçue des générations antérieures, des
ancêtres, de la tradition, et qu'il faut transmettre, plus
développée encore, aux générations futures. Un patrimoine
culturel est un legs historique qui doit être réactualisé,
rendu actif, vivant, parlant, en tant qu'héritage assumé, par
une communauté qui en a pris conscience comme héritière. Un
patrimoine culturel s'assume, avec critique. Les racines vivaces
d'un peuple s'enfoncent toujours dans un patrimoine culturel
ancestral. Un patrimoine culturel se partage aussi, avec le reste
du monde. Le patrimoine culturel de l'humanité est constitué
par tous ces patrimoines locaux, régionaux. De tels patrimoines
"situés" favorisent et facilitent les relations
humaines interculturelles. (1)
1 - Théophile Obenga: Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphynx, p. 375 (Patrimoine culturel), Khepera, Présence Africaine, 1996
Pagnes et
paroles
En Afrique occidentale et centrale, le tissu-pagne se présente comme un phénomène
social à part entière. En dehors de sa fonction vestimentaire,
le pagne a une valeur culturelle et associe étroitement un
aspect esthétique à un de communication sociale. Le tissu est
source d'inspiration littéraire, dont témoignent "paroles
tissées... paroles sculptées" (Cahiers de Littérature
Orale), "Le pagne noir" de Bernard B. Dadié, "Les
pagnes" de Werewere Liking... Le tissage, la vêture,
donnent en effet lieu à des proverbes et à une littérature
orale. Il est aussi source d'inspiration plastique (teinture,
peinture, sérigraphie). Des méthodes ancestrales de fabrication
existent encore. C'est le cas du bogolan à base de fibres de
coton, de teintures végétales et minérales, dans l'ouest
africain, au Mali particulièrement. Par ce procédé sont
produits des vêtements, des trousseaux qui expriment l'insertion
de l'individu dans sa communauté. Les pagnes reçoivent des noms
qui peuvent être de simples mots ou des énoncés (sentences,
proverbes, injures). A travers ces désignations, se nouent, sans
recourir à la parole, des échanges entre époux d'une part, et
co-épouses d'autre part, et sont évoqués des positions
sociales et des attributs magiques. (Quelques exemples: Si tu
sors, je sors. Ton pied mon pied. Mon mari est capable.
Maîtresse, laisse-moi mon mari. Six bougies. L'escadrille. La
main. Cauris. Disque. Ventilateur. L'ordinateur...)
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Pygmées, Maîtres du
temps
<<Nous autres, les Akwa, nous autres, nous sommes petits,
petits, nous sommes petits entre les petits. Mais nous sommes les
"Hommes", les maîtres du temps, les maîtres de la
terre, les maîtres de tout. Ceux qui ne veulent pas croire, que Tox
les écrase et leur ferme les portes du Dan>>. R.P.
Trilles, Les Pygmées de la forêt équatoriale, 1932, 25
Une photo de la rencontre à Paris dans leur chambre d'hôtel (à l'occasion d'une tournée en Europe, 1997) *
Les Pygmées ont longtemps
hanté les esprits, subjugué les spécialistes et les
populations qui se différencient. Pour certains, il s'agirait
d'êtres imaginaires ou surnaturels, d'animaux, de nains,
d'autres encore nient leur existence. Pourtant, ce sont bien des
hommes dotés de toutes les capacités qui les élèvent, comme
tout autre, au-dessus de l'animal, et les connaissances dont ils
font preuve notamment dans les domaines de la biomédecine, de la
zoologie, de la cosmogonie, les placent parmi les experts.
L'existence des Pygmées est attestée depuis l'Antiquité. Pour
les Egyptiens, ils n'étaient pas des figures légendaires, mais
bien des petits hommes qu'ils représentaient sur les
bas-reliefs. D'un autre côté, ils faisaient la différence
entre les nains pathologiques, brachymorphes et les Pygmées.
Un témoignage éclairant sur les Pygmées existe, et date de
2400 ans environ A.C. Pourtant, il a fallu quarante siècles pour
que des données soient portées à la connaissance du public -
ce qu'on peut lire encore aujourd'hui dans le texte gravé sur la
tombe de Hirkhouf, prince d'Eléphantine (Assouan) - Mérenré
1er, qui avait commandité quatre expéditions placées sous la
direction de Hirkhouf, mourut avant la fin de la dernière,
menée plus au sud de la Nubie. Le jeune Néferkaré, connu aussi
sous le nom de Pépi II, reçut le message de Hirkhouf et
répondit aussitôt. C'est avec allégresse et force
recommandations que le jeune pharaon demanda à Hirkhouf de faire
venir le Pygmée, cet hôte extraordinaire, le <<danseur de
Dieu>>, à la cour royale de Memphis.
De retour de l'expédition vers le <<Pays des arbres, le
Pays des esprits>>, Hirkhouf ramena un Pygmée qu'il
présenta alors à Pépi II, le nouveau pharaon de
l'Ancien-Empire, ce qui lui valut beaucoup de récompenses et de
faveurs.
* (une publication sur la question des Pygmées -
(c)Victor Bissengué)
Contribution à l'histoire ancienne des Pygmées:
l'exemple des AKA
sangonet® et Africonomie®