Le Premier ministre ZIGUELE et le discours devant l'Assemblée nationale
DECLARATION DE POLITIQUE GENERALE DU PREMIER MINISTRE ZIGUELE DEVANT LES DEPUTES, LUNDI 7 MAI 2001
Discours jugé "irrecevable" par l'opposition et recours à la Cour constitutionnelle
Une dépêche de l'AFP au sujet du discours du Premier ministre M. ZIGUELE devantl'Assemblée nationale
La confiance est votée
Une dépêche de l'AFP au sujet du discours du Premier ministre M. ZIGUELE devantl'Assemblée nationale :
Le nouveau Premier ministre centrafricain, Martin Ziguélé, a placé la lutte contre la pauvreté et le sida au coeur de l'action à venir de son gouvernement, lors de son discours de politique générale prononcé lundi à Bangui devant l'Assemblée nationale.
M. Ziguélé, nommé le 5 avril en remplacement d'Anicet-Georges Dologuélé, s'est exprimé pendant deux heures, en l'absence des députés de l'opposition qui ont boudé la séance.
Il a prôné la reconquête de la crédibilité de la République centrafricaine (RCA) à travers l'assainissement de ses finances publiques, la lutte contre l'impunité et la corruption.
"La poursuite de la coopération avec le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM) et l'Union européenne demeure un impératif catégorique", a-t-il souligné.
"La tension des finances publiques demeure forte, bien que la crise de carburant du second semestre 2OOO ait été jugulée ; aussi éprouvons-nous les pires difficultés à assurer non seulement le paiement régulier des salaires des fonctionnaires et agents de l'Etat mais aussi le fonctionnement courant de l'Etat", a constaté le nouveau Premier ministre.
M. Ziguélé a déploré les effets de la "longue grève" des fonctionnaires (novembre 2000 à mars 2001) "qui a généré un moment des velléités conscientes ou inconscientes de déstabilisation des institutions républicaines".
"Pire, cette crise sociale a accentué la léthargie d'un appareil administratif déjà sclérosé, mal organisé, sous équipé et fondamentalement gangrené par des maux qui ont pour noms corruption, gabegie, détournements des deniers et biens publics", a-t-il fustigé.
Il s'est cependant déclaré "conscient que même si une trêve de quatre mois a été signée entre le gouvernement et les centrales syndicales, la situation demeure fragile tant que des solutions durables ne seront pas apportées aux problèmes récurrents de ces importants arriérés de salaires".
Selon le Premier ministre, "les difficultés économiques, structurelles et conjoncturelles, ajoutées à la désorganisation de l'Etat sont à l'origine d'une crise sanitaire majeure", dans le pays, marqué par la forte progression du sida.
Le PM prononce son discours de politique générale lundi devant l'Assemblée
Le Premier ministre centrafricain, Martin Ziguélé, présentera lundi son programme de politique générale devant l'Assemblée nationale qui devra exprimer ou non sa confiance dans le nouveau gouvernement, formé le 5 avril, a-t-on appris dimanche de source officielle.
Le programme du Premier ministre "définit dans les grandes lignes l'action que le gouvernement se propose de mener dans les divers secteurs de l'activité nationale (...) et de la politique extérieure", a indiqué la radio nationale centrafricaine à Bangui.
Nommé le 1er avril par le président Ange-Félix Patassé, Martin Ziguélé devait, selon la Constitution centrafricaine, prononcer son discours de politique générale devant l'assemblée nationale au plus tard 30 jours après la formation de son gouvernement, c'est à dire le 4 mai.
Ce délai constitutionnel n'a pas été respecté car le président de l'Assemblée, Luc Appollinaire Dondon Konamabaye, se trouvait alors en déplacement étant à l'extérieur du pays, a expliqué à la radio le Premier ministre, jugeant "inopportun" de prononcer son discours en son absence.
M. Konamabaye, qui doit revenir dimanche à Bangui, avait par ailleurs invité le président Patassé à remanier son gouvernement peu avant la nomination de Martin Ziguélé.